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dimanche 1 décembre 2013

...quelque part au milieu de Twitter...

T'as commencé un pamphlet que tu ne parviens pas à terminer. Et tu sais très bien pourquoi.

Comme d'habitude, t'as une trouille bleue de l'impact que tes mots vont avoir sur eux là, ceux sur qui tu mises en ce moment, parce que tous autant qu'ils sont ils t'apportent un truc dont tu ne soupçonnais même pas avoir besoin.

Et pourtant.

A cette joie qui infuse dans tes veines quand certains d'entre eux sont interpellés par ce que tu as à dire, à la hâte que tu as de leur donner un peu plus de toi même, à ton impatience mêlée de peur que tu as de les rencontrer, en vrai, pour voir, tu te rends bien compte qu'ils commencent à prendre de la place.

Parce que parmi eux, tu te montres. Délivrée du regard désapprobateur des personnes qui te connaissent, tu te donnes telle que tu en as envie à celles qui te devinent. Ces personnes qui en quelques clics te chatouillent de leurs attentions, te font te sentir présente quelque part. Au milieu d'une communauté.

Alors bien sûr tu as conscience des multiples artifices et des codes alambiqués et des limites de ce monde virtuel. Tu as souvent décrié tout ça. Tu t'en es offusquée, tu as voulu le fuir.

Mais ce sentiment d'appartenance là, et toutes vos habitudes communes, ça coule comme du miel dans ta gorge et tu ne peux plus t'en passer.

Tu ne veux plus faire marche arrière. Ça voudrait dire abandonner les jolis mots de ces blogueuses dont la sensibilité t'émeut. Ça voudrait dire renoncer à cette complicité avec celui qui habille ta vie de si jolies couleurs. Ça voudrait dire faire une croix sur les secrets partagés au détour d'un tweet qu'aucun autre n'aura vu. Ça voudrait dire arrêter de t'indigner avec celui qui est si doué pour le faire. Ça voudrait dire ne plus jamais revoir ceux qui ont IRL-isé ces rencontres virtuelles. Ça voudrait dire ne pas découvrir les autres. 

Et quand t'imagines tout ça, ta vie sans tout ça, ta tête se met à tourner. Vite, fort. Putain, c'est pas creux. C'est pas si creux que ce que les gens en dehors de nous semblent penser. Il y a quelque chose ici. Quelque chose qui se passe.

Tu n'y renonceras pas.

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Si tu te reconnais dans l'avant dernier paragraphe, y a de fortes chances que c'est parce que je parle vraiment de toi. Ne te rends pas parano, demande si tu veux être fixé. Je ne mords pas.
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© Isa - décembre 2013

2 commentaires:

  1. Haaa Twitter...
    Seuls ceux qui sont dedans peuvent comprendre cela. Et ceux qui le comprennent, c'est qu'ils sont dedans. Peut-être pour toujours?
    Je ne me suis pas trop reconnu dans l'avant dernier paragraphe, j'essaie de garder un peu de recul, un pied dedans et l'autre dehors de Twitter, mais j'avoue que c'est pas facile!

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    1. Je ne peux pas te dire si tu es concerné par l'avant dernier paragraphe puisque tu postes en anonyme ;-)

      *Commentaire initialement posté le 2/12/13 à 19h*

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