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dimanche 15 décembre 2013

...en pleine nuit...

Ne pas dormir. Garder les idées claires, les yeux ouverts, la peau sensible. Lutter pour que le sommeil n'efface pas tout ça. Pour être sûre que l'arrivée de demain se fasse sans secousse, sans le choc du réveil qui a tendance à amoindrir.

Être parfaitement conscient de tout, du contexte, de l'émotion qui se planque dedans, à côté, ailleurs, autour. Être réceptif aux bruits, à la lumière, à l'absence de mouvement. Et pourtant, ne pas céder. Continuer à lutter parce qu'il n'y a que ça, là, maintenant, qui te donne l'impression de contrôler.

Savoir que tu es prête à tout lâcher, qu'il ne faudrait pas grand chose, que le simple contact de ta joue sur l'oreiller inviterait Morphée à t'envelopper de ses bras. Malgré ça résister, pour ne pas que la nuit te vole ces minutes à toi, tellement à toi pour une fois, ces minutes sur lesquelles seules tes propres réflexions ont de l'emprise.

Prolonger le plaisir de la solitude, et le noir autour, et les peurs que ça engendre, et cette envie qu'un autre, réconfortant, présent, te rassure de ses mots, pour ne pas sombrer seule. Mais préférer néanmoins cette absence de l'autre, si consciemment vécue, à l'absence de ta propre conscience des choses, des sentiments et des désirs.

Te battre contre le bruit du vent qui se faufile par la fenêtre, qui veut te bercer de sa mélodie un peu funeste, qui veut t'emporter loin de toute ta réalité. Ne pas écouter, rejeter en bloc, ne pas ressentir l'appel de la nuit.

Préférer attendre le jour qui se lève, prometteur, souriant, et tout ce qu'il va apporter de bienfaiteur avec lui.

D'ici là focaliser ton attention sur ta peau qui frémit, et te dire que merde, t'as beau être morte de fatigue, là tout de suite tu vis.


© Isa - décembre 2013

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