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jeudi 22 août 2013

...élue au Comité d'Entreprise...

Tout a commencé un peu par hasard.

Depuis que je travaille, je suis syndiquée. J'ai toujours partagé la vision de Brecht :  

« Celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu.  »

D'abord un petit détour par un syndicat qui ne me convient finalement pas, et puis l'adhésion à un autre où je me sens bien mieux.

A la veille des élections professionnelles de 2011, notre déléguée syndicale en appelle aux quelques adhérentes travaillant au sein de mon Département, moi y compris donc : elle souhaiterait qu'au moins l'une d'entre nous apparaisse sur les listes électorales, pour que notre service soit enfin représenté dans les instances. Pour nous convaincre, elle propose de nous positionner en bas de liste et nous explique que nous aurons de toute façon peu de chances d'être effectivement élues. 

Mes collègues ne sont pas forcément emballées, moi je dis que je prends le temps de la réflexion. Et je cogite donc. Là je réalise qu'être syndiqué n'est pas tout à fait un engagement. C'est s'inscrire au sein d'une mobilisation commune, c'est donner du poids et des moyens à ceux qui œuvreront ensuite à l'amélioration des conditions de travail des salariés, c'est faire partie d'un groupe à qui on demandera toujours son avis avant les prises de décisions et les négociations. C'est déjà beaucoup, certes, mais ce n'est pas un engagement. 

Alors je m'interroge : ai-je envie de m'impliquer davantage ? Suis-je prête à augmenter nettement ma visibilité au sein de l'entreprise ? Ai-je les épaules pour intervenir au cours de réunions face à la Direction ou aux autres syndicats, parfois hostiles ? 

La réponse à ces questions n'est pas un "oui" ferme et franc, je reste mitigée. Mon manque de confiance en moi, ma timidité, ma peur de m'exprimer en public me font beaucoup douter. Pourtant, l'envie est là. Je reprends contact avec la déléguée syndicale, elle me confirme que si j'accepte, elle me placera en milieu de liste, ce qui signifie que je ne serai probablement pas élue. Je suis un peu sur la réserve mais finis par dire oui. 

Puis les élections arrivent, un vendredi. Dépouillement. Proclamation des résultats. Carton plein pour notre syndicat. J'apprends au cours du week-end que je fais partie des candidats élus. Je me réjouis pour mon équipe, mais je commence à angoisser, tout cela devient bien plus concret et je ne sais pas vraiment dans quoi je viens de m'embarquer.

Mon premier mandat sera le théâtre de mon apprentissage. Au cours des premiers mois, je suis en  formation et j'observe beaucoup les autres. Je suis un peu en retrait, dans l'observation. Des problèmes de santé m'imposent un arrêt de travail un peu long puis une reprise à mi-temps thérapeutique. Des problèmes personnels retiennent mon attention en dehors du travail. Ces deux facteurs ont pour conséquence que je ne m'implique pas autant que je le voudrais, autant qu'il le faudrait. C'est à la toute fin de ce premier mandat que je commence à me sentir à ma place et que je réalise que j'ai envie de m'investir bien plus. Les élections de 2013 approchant, je sens de nouveau poindre l'angoisse, sauf que cette fois, je n'ai pas peur d'être élue, mais au contraire que les déléguées syndicales (elles sont deux maintenant) ne me proposent plus le job, déçues par ces deux premières années où je n'ai pas été au meilleur de ma forme et donc de mon implication.

Mais elles me renouvellent leur confiance. Elles décident même de me faire monter d'un cran sur la liste, pour assurer mon élection, et elles me rassurent : je n'ai pas été beaucoup là, mais elles sentent l'envie et la motivation.

Les salariés eux aussi nous renouvellent leur confiance : nouveau carton plein en mars dernier.

Aujourd'hui, je suis bien plus impliquée. Je me suis inscrite à plusieurs commissions, je m'implique dans la construction des procédures, je me rends visible et embrasse réellement mon rôle d'interlocuteur auprès des salariés.

Il me faut gérer ma timidité et mon déficit en assurance, mais plus le temps passe et plus je suis à l'aise dans le rôle que le syndicat et mes collègues m'ont confié. 

J'aime vraiment cette casquette là ; je ne sais pas si elle me va bien, mais je l'aime beaucoup.

D'ailleurs je te laisse, j'ai réunion aujourd'hui.

Parce qu'en plus d'être blogueuse, je suis aussi... élue au Comité d'Entreprise !


© Isa - août 2013

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