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dimanche 18 août 2013

..."dans le monde de l'assurance"...

J'éprouve la plus grande difficulté du monde à expliquer ce que je fais dans la vie. Et quand une amoureuse de la langue française ne trouve pas ses mots, ça a plutôt tendance à l'énerver...

Je décide donc de m'y coller une fois pour toutes ici & maintenant. A l'avenir, devant les regards pleins d'incompréhension & d'interrogations inexprimées, je donnerai le lien de ce billet. L'objectif est purement égoïste bien sûr, et doublement en plus ! Il s'agit là de :

1/ botter en touche dans un moment qui bien souvent pour moi devient vite gênant : ça va de l'hésitation ("euh... oui je suis dans l'assurance, enfin non, enfin pas tout à fait...") à la tentative de simplification un peu grossière ("en gros je passe ma journée à rembourser des assurés") en passant par des phases où au contraire j'ai envie de montrer la complexité de la chose ("non non on intervient pas seulement dans le domaine de l'auto, parfois tu vois je rembourse de la location de télé" ET/OU "je ne fais pas que payer, parfois je demande de l'argent aussi") et se terminant souvent par cette phrase de fin où, dépitée, je balance le nom d'une compagnie concurrente pour aider mon interlocuteur à remonter à la surface, tout noyé qu'il est par les vagues d'informations que je lui envoie ("attends tu connais Mondial Assistance non ? bah voilà, on fait la même chose, mais pas pour les mêmes assurés"). Quand j'en arrive là, c'est que j'ai perdu tout espoir de me faire comprendre autrement et c'est pas beau à voir. La personne en face y voit certes un peu plus clair mais moi quand je me retrouve ensuite seule face à ma conscience je culpabilise de ne pas savoir "vendre" ma boîte sans être obligée de citer la concurrence. (Oui je suis corporate, je le sais, je l'assume, merci). (Mais je me soigne).

2/ sauter sur l'occasion provoquée par cette question aussi pénible qu'incontournable pour rameuter des lecteurs sur mon petit blog : "tu fais quoi dans la vie toi déjà ?" "oh, pfiouuuu, c'est un peu long à expliquer tout ça... mais va faire un petit tour sur mon blog, j'y ai tout bien expliqué !" "ah oui tu es aussi blogueuse ?"... Et voilà la conversation prend une tournure qui m'intéresse bien davantage.

Donc, revenons au sujet principal, car même si beaucoup d'indices ont été donnés ci-dessus, la chose n'en reste pas moins encore obscure.
Allons-y en douceur, faisons-le par étapes.

1. Nous avons tous des contrats d'assurance : auto, habitation, santé, etc...
2. Ces contrats sont pratiquement toujours vendus avec des garanties d'assistance :
  • pour un contrat auto : assistance en cas de panne, d'accident, de vol...
  • pour un contrat habitation : assistance en cas de perte de clés, de tentative d'effraction, d'incendie, de catastrophe naturelle...
  • pour un contrat santé : assistance pendant/après une hospitalisation, en cas de maladie à l'étranger...
3. Ces garanties d'assistance ne sont pas gérées par les compagnies d'assurance auprès desquelles nous avons souscrit nos contrats, mais sous-traitées par des compagnies spécialisées dont c'est le coeur de métier. Les liens juridiques entre la Compagnie d'Assurances et la Société d'Assistance peuvent revêtir différentes formes (convention ou filiation).
4. Je travaille pour F****** Assistance, qui est la filiale d'une SGAM (groupement de plusieurs organismes de mutuelle) dont font partie trois très, très gros acteurs français de l'assurance mutualiste. Je ne les cite pas, mais vous connaissez tous leur côté assurément humain, ou sans tracas ni blabla, ou bien même efficace et pas cher.
5. La plus grosse population de l'effectif de ma boîte est celle des chargés d'assistance : vous avez un pépin ? H24, 7 jours sur 7, ils répondent à vos appels et mettent en place les prestations d'urgence auxquelles vous avez droit.
6. Il arrive parfois que vous oubliiez de les appeler au moment du pépin rencontré ; il arrive aussi que bien que vous les ayez appelés, ils n'aient pas été en mesure de prendre en charge directement une prestation à laquelle vous avez droit (exemple : voiture en panne, vous avez besoin d'un taxi pour rentrer chez vous mais ne pouvez attendre qu'on vous en appelle un, vous sautez donc dans le premier taxi qui passe et réglez la course). C'est précisément dans l'un ou l'autre de ces deux cas que j'interviens : vous envoyez les justificatifs des frais que vous avez engagés et là, si je suis de bonne humeur si vous y avez contractuellement droit,  je vous rembourse.
7. Une autre partie de ce fabuleux métier de "rédacteur-gestionnaire" (c'est comme cela que nous nous appelons, moi et la trentaine d'autres travaillant au sein du même département) est une activité de refacturation. Pour des raisons diverses et variées, il nous arrive d'avoir à demander le remboursement des frais pris en charges dans un dossier. Un exemple qui devrait bien vous parler (même si heureusement ça n'arrive pas SI souvent) : vous avez un accident de voiture, on appelle un dépanneur, un taxi pour vous ramener chez vous et on les règle. Puis on apprend quelques jours après que vous étiez sous l'emprise de l'alcool au moment de l'accident. Là vous ne passerez pas à côté d'une belle déchéance de garantie entraînant immédiatement la refacturation intégrale des sommes réglées. Et bien ça aussi c'est bibi qui le fait.

Je bosse 6h48 par jour, 5 jours par semaine, soit un total de 34 heures. Mes journées sont ponctuées par ce qui est décrit ci-dessus mais également par d'autres missions annexes : votre bien dévouée est en effet également "référente" au sein de son service mais aussi et surtout élue au Comité d'Entreprise de la Société. Mais ça, ce sont deux autres histoires... qui feront chacune l'objet d'un prochain "parce que je suis aussi..." !

Merci à ceux qui ne se sont pas endormis, et gros yeux à ceux qui oseront encore, après ça, me demander d'expliquer mon métier. M'enfin, c'est pas si compliqué.

© Isa - août 2013

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