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samedi 17 août 2013

...partout & même ici...

A chacun ses lieux de prédilection. Certains aiment passer du temps dans la nature à respirer de grands bols d'air, d'autres dans des centres commerciaux à faire frémir leur carte bleue ou parfois juste lécher des vitrines ; certains voyagent tellement qu'ils sont toujours en transit entre deux avions ou deux trains tandis que d'autres ne sont bien que chez eux... Lorsque certains courent les musées et les monuments historiques, d'autres préfèrent lézarder au bord de l'eau ; et pendant que certains apprécient la caresse des rayons du soleil, d'autres recherchent le petit coin d'ombre qui les en protègera.

Pendant ce temps-là, où suis-je, moi ?

La réponse à cette question ne peut être apportée qu'en deux temps. Il y a d'abord mon moi physique, mon enveloppe corporelle, la carcasse que je traîne depuis quelques années. Cette Isa là ne bouge pas énormément : elle partage son temps entre les Yvelines où elle se niche au 5ème et dernier étage d'un petit immeuble plaisirois & les Hauts-de-Seine où elle se fond dans la masse des 600 autres salariés qui travaillent comme elle au siège d'une grosse boîte d'assistance. Entre les deux, elle navigue sur les rails matin & soir et croise dans cette transhumance quotidienne des milieux d'autres usagers des lignes franciliennes de la SNCF. Parfois, elle s'exporte ailleurs : un petit tour à la Capitale par-ci, par-là, des vacances au soleil de temps en temps. Rarement, mais ça arrive.

Et puis il y a mon moi virtuel. Mon e-moi. Cette partie là de mon identité a le formidable privilège de pouvoir être partout à la fois... Quelque soit l'endroit où se trouve mon moi physique, je peux également être n'importe où ailleurs dès lors que j'ai avec moi un outil me reliant au monde et à ses alentours. Mon PC, mon Smartphone, mon iPad... tous les moyens sont bons pour me transporter en une fraction de seconde là où je ne suis pas vraiment, mais un peu quand même. Il y a quelque chose de magique dans les nouvelles technologies... !

Visualisons : mon enveloppe corporelle arrive sur mon lieu de travail vers 7h30 et se sert un petit café au distributeur de boissons chaudes. Une vibration plus tard, je discute via une application quelconque (nous avons l'embarras du choix) avec ma mère qui se trouve à plus de 9000 kilomètres de là. Et l'espace de quelques minutes, nous nous retrouvons toutes les deux dans un endroit virtuel n'appartenant qu'à nous, situé quelque part entre l'île de la Réunion et Saint-Cloud, banlieue parisienne. Puis je m'installe à mon bureau et, avant de commencer à travailler, je parcours mon fil Twitter et suis tour à tour au beau milieu du restaurant d'un hôtel du Loiret d'où un conducteur de trains poste une photo de son petit-déjeuner après un découché, dans une rame bondée du RER A où un usager twitte son mécontentement suite à un énième retard inexpliqué, ou à Las Vegas avec les participants du WSOP qui partagent leurs peurs et leur excitation avec leurs abonnés du monde entier. S'il me reste quelques minutes encore après tout ça, mon fil d'actu Facebook m'emmène dans la chambre d'un hôpital parisien d'où mon cousin raconte ses douleurs et ses victoires juste avant de m'expédier de nouveau à La Réunion via une photo postée par Marion qui a la même nostalgie que moi de cette île où nous ne sommes pas.

Je suis donc un peu partout à la fois, et je trouve cela tellement grisant que je multiplie ma présence internetoire : Facebook, Twitter, Tumblr, Google+, Instagram, on peut me trouver dans tous ces endroits là.
Étonnant donc que jusqu'ici, on ne me voyait sur aucune plateforme de blog. Ça n'a pas toujours été le cas : j'ai été blogueuse bien avant d'avoir été quoi que ce soit d'autre sur la toile, mais un long-et-compliqué-à-raconter-concours-de-circonstances m'a ôté cette casquette là pendant quelques mois (années ?) et j'avoue qu'il aura fallu bien des heures de cogitation intensive pour que je m'y remette.

L'essai est timide : je lâche ces premiers mots juste pour voir si quelque chose de bon peut ressortir de cette nouvelle tentative. Il faudra prendre le temps de regarder si ce que je sème là peut pousser... Pas sûr que le terrain soit fertile, ni que je sois rigoureuse dans l'arrosage.
On ne sait donc pas pour combien de temps, mais pour l'instant, je suis aussi ici.

© Isa - août 2013

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