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lundi 9 septembre 2013

...légèrement, très légèrement hypocondriaque...

Que tu me connaisses de Facebook, de Twitter, d'Instagram ou même de la "vraie vie" (ce qui m'étonnerait beaucoup parce que je fuis tout vrai contact humain depuis 1873 date à laquelle je décidai de me consacrer entièrement à mon identité virtuelle), tu n'as pas pu échapper au fait que - Ô rage Ô désespoir Ô santé ennemie - je suis malade. "Balade" est d'ailleurs le mot qui sort de ma bouche quand j'essaie de le dire à haute voix.
48 heures que ma gorge me brûle. Comme ça, sans raison. Tant et si bien que j'ai envie de la piquer violemment du bout d'une fourchette en lui criant dessus "TIENS MAINTENANT T'AS UNE BONNE RAISON D'AVOIR MAL TU FAIS MOINS LA MALIGNE HEIN". (Rassure-toi je ne le fais pas).
48 heures que je parle du nez. On dirait que je suis la fille cachée de Passenger et de James Blunt, t'imagines ?
48 heures qu'un enf**** de coucou me tape sur le crâne comme si j'étais un tronc d'arbre.
48 heures donc que je suis tout à fait insupportable.

Je passe sous silence que cette maladie impitoyable a choisi un long week-end de 4 jours - que je m'étais offert pensant pouvoir me détendre et profiter de la vie avec l'Homme qui ne travaille pas non plus - pour pointer le bout de son nez. Je suppose qu'elle est fière de ce qu'elle pourrait appeler un perfect timing, certes, mais n'en parlons pas, ça risquerait de m'énerver plus avant. Et on a pas envie de ça, hein qu'on a pas envie de ça ?

Concentrons-nous plutôt sur ce que cela m'amène à te révéler aujourd'hui. Je suis surtout atteinte d'un truc énorme, bien plus gros que moi et qui me dépasse totalement : mon hypocondrie.
Parce que le pire dans tout ça, c'est surtout que ça fait 48 heures que je suis persuadée que je vais décéder dans les jours qui viennent.

Cette fois, j'essaie de garder cette angoisse au fond de mon petit cœur et de ne pas trop l'imposer à Chéri qui doit être à peine remis de la dernière fois où je lui ai dit, le plus sérieusement du monde, que je pensais être en train de mourir. Bon je précise le contexte qui joue en ma faveur quand même : pendant une bonne semaine complète, en juin dernier, j'avais de grosses pointes dans la poitrine associées à de fortes douleurs dans le bras gauche. Ahhhhhh toi-même tu reconnais que c'est un peu flippant, non ? Parce que toi aussi tu l'as vu 367 fois dans Grey's Anatomy, Urgences ou Dr House que douleurs au coeur + douleurs au bras gauche c'est pas joli-joli. Bah voilà. J'ai un peu cédé à la panique.

(Bon si tu t'étonnes que je sois encore là, je te précise qu'un petit tour aux Urgences - avec prise de sang, électrocardiogramme et radio du thorax qui n'ont RIEN montré d'alarmant - a tout remis dans l'ordre en moins de deux et que je ne suis donc plus cardiaque, merci de t'inquiéter)

Donc tout ça pour dire que j'ai facilement tendance à imaginer le pire, le truc le plus terrible, le diagnostic le plus inquiétant dès lors que j'ai le nez qui coule (on a vu des gens mourir d'un nez qui coule, non ?)(ah non ? ah je pensais...) et qu'en plus de réveiller mes vieilles angoisses de mort, ça a un peu le don, fatalement, d'inquiéter mon entourage...

Mais je t'assure que je ne fais pourtant pas ça pour embêter le monde hein. Bah non penses-tu, j'ai d'autres passions/occupations/façons de soûler les gens... donc pas que ça à faire quoi.

Non non c'est loin d'être volontaire et contrôlé, et je n'ai aucune idée d'où ça vient (ça fera un jour l'objet d'une thérapie, pour sûr), mais autant que je me souvienne j'ai toujours eu cette tare vissée au corps. Et non seulement je suis persuadée (j'essaie vraiment d'y remédier parce que ce n'est pas de tout repos) que je vais mourir jeune et pas d'une belle mort, mais en plus ça se faufile au quotidien dans mes pensées les plus anodines. Je descends un escalier ? Je m'imagine loupant une marche et dévalant les suivantes. Je sors mon chien alors qu'il fait nuit ? J'entends des bruits et je vois des silhouettes menaçantes fondre sur moi. Je monte dans la baignoire ? Je me visualise en train de glisser.
Je te laisse donc imaginer ce que je ressens en prenant l'avion.
Ou encore ce que mon esprit tordu va déduire d'une absence de réponse à un texto envoyé à Chéri qui est en voiture.

Ah non je te le confirme ce n'est pas facile tous les jours d'être moi. Heureusement pour toi, ça n'est arrivé qu'à moi !


© Isa - septembre 2013

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