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vendredi 28 février 2014

2.0.

Tout n'est qu'habitudes et répétitions. 
Le tweet d'ouverture, toujours le même, quelques variations selon l'inspiration.
Le hashtag de clôture, toujours le même, mais seulement quand tu veux rendre visible ta disparition.
Entre les deux des "viens on..." et des "visualise-moi", lancés à tous, destinés à quelques-uns, parfois à l'un, parfois à l'autre, messages plus ou moins codés et plus ou moins reçus. 
Des trucs privés que tu balances en public en espérant que le monde sache.
Des trucs secrets que tu balances en caché en espérant que l'autre comprenne.

Et tu réfléchis à comment mentionner selon qui doit lire, qui doit voir, qui doit rebondir.
Et tu traques les liens pour aborder de façon détournée.
Et tu cherches les sens cachés, tu espères te reconnaître dans les mots de certains, dans les invitations des autres.

Et tu tentes de décoder, de démêler les fils, sait-on jamais, des fois qu'au bout y ait un arc-en-ciel quoi.

Et tu te poses des questions, que dire pour attirer, fédérer, rassembler, comment rester toi tout en étant multiple, objectif plaire à tous.
Que dire pour ne pas faire fuir ceux qui ne sont là que pour rire ? Comment ne pas trop en faire pour ne pas faire fuir ceux qui ne sont là que pour du vrai ?

Comment garder parmi ceux qui te lisent ces influents, ces gros comptes, qui un jour sont passés par là, ont vu de la lumière, se sont installés mais risquent à tout moment de s'en aller ?
Surtout comment faire pour t'en foutre complètement, de si ils restent ou si ils partent, après tout l'échange n'existe pas dans leur monde à eux, ou si peu, ou en tout cas jamais sur le fond, alors franchement à quoi bon ?

Comment te contenter de la qualité, soi-disant si chère à tes yeux, mais parfois clairement remisée au placard face à ton envie de popularité ?

Saleté de vie 2.0. Tu m'as changée, tu me rends autre, l'avatar ne me plaît pas, tu parles d'une mise à jour, ouais bien sûr, sacrément buguée hein. Twitter 2 - Isa 0.

Un jour c'est dans le ciel, le vrai, celui qui est là derrière ma fenêtre, que je chasserai l'oiseau bleu.
Ce jour-là peut-être que tu seras avec moi, toi là.

Visualise-moi, fébrile, n'attendant que ça.
Viens on s'en va.

© Isa – février 2014

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