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dimanche 16 février 2014

Duel - Round 1

Approcher. Séduire. Consommer. Rejeter.

Le plan est le même, toujours. Quatre étapes. Quatre putain de marches à monter pour atteindre l'orgasme que seul le goût de la victoire dans ta bouche te procure. Incomparable jouissance que celle qui naît de la sensation d'avoir accompli la mission. Toujours la même.

Tu déroules ton plan d'action fort de toute ta confiance en toi, de ta certitude d'arriver à ton but, de ton extrême lucidité sur ton potentiel. Ton charme. Ton charisme. Ton sex appeal aussi. Tu sais tout ça, tu vis avec depuis des années, tu l'as développé, fait pousser, musclé, préservé des attaques du temps et des autres. Tu es fort et tu le sais.

Tu n'as pas besoin qu'on te le dise, tu sens ces choses-là.

Tu vois bien qu'une fois choisie, la proie ne peut plus t'échapper. Elle est tienne dès le moment où tu décides qu'elle le sera. Tu n'as plus qu'à la faire mûrir pour la cueillir au moment où elle sera parfaitement prête à être dégustée, pantelante, rougissante, tremblante, déjà addict à tout ce rêve que tu vends sans jamais rien promettre, sans jamais rien donner. Déjà mordue, subjuguée, le cœur en vrac, le cerveau retourné, les jambes et le souffle coupés.

C'est pile à ce moment-là que ton désir explose. Au moment où tu passes de la deuxième à la troisième marche, quand tu as séduit et que tu t'apprêtes à consommer. Ta puissance, à cet instant T, n'a plus aucune limite, plus aucun écrin dans lequel se cacher, elle gicle et projette autour de toi l'aura inaliénable et réservée à ceux qui accèdent au pouvoir. Tu gagnes... encore.

C'est aussi pile à ce moment-là que tout s'accélère. Il n'est plus question de faire traîner les choses en longueur maintenant. Parfois, la nana en face est assez délicieuse pour te faire flâner un peu sur l'étape de la consommation, mais jamais bien longtemps. La quatrième marche t'attend et tu t'empresses de sauter dessus. La vraie victoire est là. Dans la fin de l'histoire. Dans le rejet de cette autre qui aura voulu tout te donner, à qui tu auras tout pris, mais que tu ne voudras jamais garder au-delà de l'éphémère. 

Ce n'est pas elle que tu voulais. C'est le déroulé parfait. C'est le cercle infini. C'est la confirmation de ton pouvoir implacable. C'est l'explosion au moment du final. Elle est là ta came, il est là ton moteur. Reproduire, sans arrêt. Gagner, toujours.

C'est bien beau tout ça hein... Mais fais gaffe mon grand. 

Là, la nana d'en face, c'est moi.
Et je crois que t'avais pas bien prévu ça.

© Isa – février 2014

2 commentaires:

  1. Bravo, nous sommes bien nombreuses à avoir vécu cette merde qui laisse sur le carreau, enfin moi ! Lui ne l'est pas , c'était juste "entre adultes consentants" sauf que j'avais oublié d'anesthésier mon palpitant ! En réparation depuis l'été dernier et ces putains de merveilleuses 4 semaines... Bon sang que le temps est long à faire son ouvrage ....Te lire m'a fait du bien ...Merci ...

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    1. Je suis contente si ça peut toucher et encore mieux "faire du bien"...
      C'est beaucoup d'honneur.
      Merci pour ton passage et ce petit mot.

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