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lundi 7 octobre 2013

...trop petite pour aller à l'école (complainte du lundi matin)...

Lundi matin. Deux mots que t'as sûrement en horreur, toi aussi. (Sinon explique moi à quoi tu te drogues). (Et comment je peux m'en procurer surtout).
Non parce que, tu as le temps de t'habituer en deux jours à larver sur le canapé, à manger n'importe quoi n'importe quand, à ne pas te préoccuper de l'heure à laquelle tu vas te réveiller. Et pile quand tu te sens enfin reposé de la semaine passée, c'est déjà la fin du week-end et arrive le moment fatidique du lundi matin. Où il faut tout recommencer, encore.

Tout recommencer ça veut dire entendre ton réveil sonner pour la première fois à 5h55. Puis à 6h. Ça veut dire l'ignorer superbement, deux fois. Mais vient fatalement le moment où tu entends celui de ton homme et là, tu commences à réaliser avec horreur que si tu es encore dans le lit au moment où il sonne, c'est que YOUSTONE WI HAVE EUH PWOBLEM WI ARE GOING TO BI LAYYYTE. Et le retard du lundi matin, c'est le pire qui soit. C'est celui qui te fait démarrer la semaine du mauvais pied, de mauvais poil, qui te fait te lancer déjà dans une course contre la montre alors que tu n'as même pas encore tout à fait cuvé ton Martini du samedi soir. Parce que soyons honnête, tu n'as plus 20 ans et le foie et la capacité de régénération qui vont avec. Non là tu peines à émerger, à t'en remettre et, selon l'angle que tu choisis tu en veux soit au temps qui passe et qui te fait vieille, soit à toi-même de ne pas avoir pigé que tu ne pouvais plus vivre comme il y a 10 ans, en tout cas pas sans séquelle.

Le réveil de Chéri donc. Celui qui t'annonce que là faut vraiment que tu te bouges les fesses, sous peine de devoir speeder bien plus que ce que ton corps fatigué ne sait faire. Alors tu te lèves. Tu te cognes le petit doigt de pied sur le coin de la table de chevet en cherchant ta pantoufle dans le noir, ça t'arrache un "oh pitaiiiiin" de douleur mêlée à la colère qui fait sursauter ton homme/ ton chien/ tes voisins. Ça n'a même pas le mérite de te réveiller. Tu avances tel un zombie vers la machine à café qui met bien trop de temps à s'allumer - mais c'est normal parce que tu as oublié d'appuyer sur le bouton. Tu accomplis machinalement ces tâches qui se répètent jour après jour sauf qu'on pourrait dire nuit après nuit parce que le ciel ne s'est pas encore allumé. Le pipi du matin, les croquettes pour les animaux qui sont déjà bien plus vifs que toi, l'escalade de la baignoire qui te paraît bien haute quand même hein. 

Tu traînes sous l'eau chaude que tu voudrais vivifiante mais qui t'enveloppe au contraire d'une volupté qui te fait fermer les yeux, sous peine de te casser la gueule si tu ne te forces pas à les remettre en position ouverte. Tu sors de la douche et tu constates avec horreur que oui, tu vas devoir accélérer le rythme, parce qu'il te reste à peu près 20 secondes pour te sécher, trouver une tenue dans laquelle tu ne te sentiras pas trop grosse/ vieille/ moche (pas de mention inutile, pas la peine de rayer), te maquiller pour ne pas faire peur aux enfants que tu vas croiser, préparer ton sac, les papiers pour la réunion dont tu viens tout juste de te rappeler, sortir le chien, remonter dans l'appartement, repartir sans les fameux documents que tu avais laissés sous ton sac à main en te disant que là au moins tu ne les oublierais pas, donc revenir les récupérer d'un air excédé et enfin courir après ton train qui, s'il est en retard tous les autres jours, sera aujourd'hui à l'heure et ne t'attendra donc pas.

Puis démarre la partie sociale. Ça fait 48 heures que tu n'as vu personne et tu ne t'en plaignais pas. Et là, c'est contact humain à tout va. Une nana à qui tu tiens la porte du train et qui ne te dira pas merci, la foule compacte autour de toi dans ce wagon bondé, les idiots qui tentent de monter sans te laisser descendre avant. Si en plus tu as oublié de prendre tes écouteurs avec toi, c'est le comble du début de semaine raté : tu entends tous les bruits, ceux des gens qui parlent/ mâchent leur chewing-gums/ fredonnent des chansons, ceux du train qui accélère quand tu n'es pas bien accrochée ou ralentit quand tu es vraiment pressée. 

Tout ça pour arriver au boulot où des clients mécontents vont te crier dessus, où tes responsables exigeants vont te donner bien plus de travail que tu ne pourrais en faire, où des dossiers complexes vont exiger ta concentration et ta rigueur extrême, à toi qui rêves déjà au vendredi soir suivant.

Moi tu vois face à ça, j'ai juste envie d'une chose. Prendre ma voix de toute petite fille et crier à la face du monde "MAIS JE SUIS TROOOOP PITIIIIITE POUR ALLER A L'ECOOOOOLE", rester sous ma couette, refermer les yeux, prolonger le week-end.

Mais le réveil a sonné, il est 5h55, et le monde n'attend plus que toi.
Alors debout, réveille-toi, et va !

Bonne semaine les z'amis.

© Isa - octobre 2013

1 commentaire:

  1. Haha ! Pas ce problème là en 3*8... je mange n'importe comment, je dors n'importe comment, je suis quand même en retard mais c'est pas trop grave... Par contre pas de vie sociale...

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