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lundi 28 octobre 2013

...en quête de sens...

Ouais, je le sais bien, que tu as envie de me balancer une caisse de poisson pourri dans la face en criant "ouhhhhhouhhhhhhh remboursés ! remboursés !". Vas-y ma grande, fais toi plaisir, je mérite tout le mal que tu as envie de me faire. C'est de ma faute, je ne devrais pas te délaisser si longtemps... J'assume.

Mais pendant que tu te languissais de ma prochaine bafouille tout en me maudissant secrètement de faire durer le suspense et en m'imaginant végétant sur mon canapé ou au fond de mon lit, figure-toi que je ne restais pas là, inactive, à choir tel un déchet. J'en profitais pour donner du sens à ma vie, un vrai sens à ma vraie vie, excuse-moi du peu. Haha, tu fais moins la maligne là hein ? Tu te sens soudainement un peu futile n'est-il pas ? Arrête de te flageller va, tu ne pouvais pas deviner, j'aurais sûrement pensé pareil à ta place, et, comme toi, je me serais donc lamentablement trompée.

Je donnais du sens, donc.

Du sens à mon engagement d'élue, pour lequel j'ai multiplié les heures supplémentaires au boulot, et à la maison aussi. Je me suis lancée à corps perdu dans un truc qui me dépassait un peu mais me tenait à coeur. J'y ai donc consacré du temps, de la volonté, de l'énergie. J'ai même un peu délaissé mes collègues, et Chéri aussi, pour venir à bout des objectifs que je m'étais fixés. Ce n'était pas forcément drôle, mais c'était important, alors je l'ai fait...

Du sens au réseau social que je construis. Je suis allée à la rencontre de deux personnes croisées sur Twitter et qui m'ont proposé de partager un repas "dans la vraie vie" ("IRL" = in real life, qu'on dit sur le net). Je te passe le détail de mon état d'avant la rencontre, d'ailleurs je t'en ai déjà un peu parlé ailleurs. Pour résumer, un peu d'angoisse et pas mal de questions en boucle dans ma tête : "comment m'intégrer dans ce petit groupe qu'ils forment déjà tous les deux ?"/ "que vont-ils penser de moi ?"/ "continueront-ils de me parler encore après ça ?", principalement. Tu te dis que je me fais une montagne de pas grand chose, mais tu te trompes, car ce n'était pas "pas grand chose". C'était au contraire un de ces moments qui te font enfin comprendre pourquoi tu t'acharnes à tisser du lien, à développer ton réseau... c'était la concrétisation de ce que tu t'évertues à donner de toi au quotidien, via l'échange des quelques tweets que tu prends le temps de rédiger en pensant d'une part à ce que cela montre de toi et d'autre part à ce que cela éveillera en l'autre... c'était introduire de l'humain, une silhouette, un sourire, une voix, dans une communauté qui n'était jusqu'à lors que pseudos et avatars immobiles... c'était introduire du temps et de l'espace là où tout est habituellement cantonné aux sacro-saints 140 caractères bouffeurs de lettres et limitateurs de mots...Tu vois, c'était beaucoup, beaucoup plus que pas grand chose, et la montagne que je m'en faisais était tout à fait proportionnée au regard de ce que cela m'a apporté. Du sens.

Du sens dans la mise à jour des quelques objectifs personnels que je poursuis, aussi. Dans mon envie de clore certains chapitres, d'en écrire de nouveaux. Il faut parfois, pour cela, prendre un peu de temps pour toi et réfléchir à ce qu'il faut faire, et aux ressources dont tu disposes pour le faire. Petit à petit, gravir quelques échelons, surmonter quelques obstacles, faire de nouveaux paris. Evidemment, s'il fallait refaire Rome, elle ne se referait toujours pas en un jour, hein... Alors tu prends le temps, tu commences doucement... Comme par exemple en achetant il y a peu une cigarette électronique et en plaçant en elle l'espoir de parvenir peut-être, dans quelques temps, à te débarrasser d'un vice dont tu n'as que trop abusé... Ce n'est peut-être pas une révolution, mais ça avance... dans le bon sens.

Du sens, tu vois.

Évidemment, venir ici et me livrer à toi compte également beaucoup pour moi. Mais dans cet univers-là, comme dans plusieurs autres d'ailleurs, je tâtonne, je réfléchis, j'essaie de définir les contours petit à petit. C'est ce qui me retient parfois loin de toi. Mais il n'y a que comme cela que je peux toucher l'essence. Que comme cela qu'on peut y donner du sens.

© Isa - octobre 2013

3 commentaires:

  1. Faut-il donner du sens à tout?

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    1. Je ne sais pas faire sans...

      *Commentaire initialement posté le 1/11/13 à 11h*

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  2. Donnons du sens alors...
    140 caractères, puis seulement deux, enfin libres, l'un en face de l'autre !
    Ceci est un message fort subtil.

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