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lundi 21 avril 2014

Connexion(s)

Bim. Bam. Boum.
Le choc de l'impact, encore. Pour la deuxième fois rien que cette semaine. Sans parler des semaines d'avant.

L'impact, donc. Cet instant précis, calé au millimètre près, qui ne dure qu'une fraction de seconde. Cette collision frontale, brutale. La révélation. La compréhension. Le moment exact où tu réalises que l'autre en face a pile ce qu'il faut, pile la largeur d'épaules qui va bien, pile les couilles nécessaires. 

Longtemps tu as cherché ces personnes qui répondent à ce que tu es. Qui ont ce petit quelque chose-là, qualité ou défaut, bonus ou travers, assurance ou fêlure, ou mélange de tout ça. Tu l'as cherché dans les regards, dans les mots et dans les attitudes, tu l'as guetté au lycée, puis à la fac, puis au boulot, tu l'as chiné dans les bars, sur les ponts en été et sous les préaux en hiver. Avec l'énergie du désespoir, avec l'envie farouche de te reconnaître enfin, de te sentir à ta place, comprise, stable sur tes deux pieds parce qu'enfin sur la Terre Promise, au beau milieu de l'univers où tu peux être toi.

Mais en vain.

Il y a eu quelques exceptions, très peu, des rencontres fortes, troublantes, marquantes. Emmêlement éphémère de deux êtres qui se reconnaissent et se confondent.

Tu as dû te contenter de ces rares passages de ta vie, de ces pépites dénichées à la sueur de ton front, payées au prix fort de tes fouilles humaines et sociales longues, éreintantes, souvent vaines et, parfois, rarement donc, récompensées. Enfin.

Et puis il y a maintenant. Il y a cette nouvelle période, ouverte depuis peu mais déjà bien entamée, cette période où sans rien demander, sans avoir l'impression de particulièrement le chercher ou l'attendre, sans le provoquer, tout arrive. Toutes ces rencontres. Toutes ces personnes. Tous ces fils qui se croisent et font des nœuds pour ne plus se perdre de vue.

Ces cerveaux qui raisonnent de la même façon, ces mots qui résonnent au diapason, et ces corps qui vibrent en rythme. La connexion. La vraie, l'ultime, l'indéniable connexion. Et puisqu'il n'est ici question ni d'infini ni d'éternité, la conséquence première est le désir violent de bouffer ces rencontres à pleine bouche, de les dévorer, les ronger, les sucer jusqu'à l'os, de profiter de tout et de tous les instants, les heures, les minutes et les secondes jusqu'à extinction du signal. 

Il sera bien temps, après, de se poser des questions.
Pour l'instant, l'heure est à la consommation.

© Isa – avril 2014

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