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dimanche 23 mars 2014

Avancer ?

Le passé. Et le temps qui coule dessus comme du béton.

Tout est emprisonné sous la chape et t'as pas les moyens de payer la main d’œuvre pour tout casser. Ce serait pourtant cool hein, tout niquer pour tout reconstruire, repartir d'un Ground Zero nettoyé et immaculé et vierge pour rebâtir dès les fondations.

Mais y a pas de retour possible. T'en as passé des heures à parcourir ton corps de tes doigts pour essayer de trouver le bouton reset qui remettrait tous les compteurs à zéro. En vain. Y a pas. Et à 28 piges tu captes enfin que la vie c'est devant, ce sera toujours devant, et tout ce qui est arrivé avant est immuable. Gravé dans la roche, incrusté, éternel. Indélébile. 

Du coup l'enjeu c'est avancer comme ça, bon an mal an, avec le passé comme besace bien alourdie par les merdes accumulées au fil du temps. Avec les regrets comme casseroles bruyantes et encombrantes. Avec les remords comme poids aux poignets et chevilles. Paye ton inertie. 

D'autant plus que tu n'es pas seule dans l'équation. Bien sûr y a toi et ces boulets que tu traînes, mais y a aussi la chienne de vie qui non contente de ne pas t'avoir épargnée jusque là s'amuse à continuer à placer des ralentisseurs sur la route que tu choisis peu ou prou d'emprunter. Des dos d'âne, des virages, des carrefours dangereux, des sens interdits, des déviations, des panneaux STOP, des panneaux FONCE et au milieu de tout ça toi qui n'as plus beaucoup de points sur ton permis "être vivant". 

Toujours est-il que t'as pas beaucoup de choix, c'est avancer ou crever, te battre ou abandonner, lever le poing ou baisser les bras. La première option t'emmerde un peu, tu manques de conviction et de visibilité sur ce qui se passe au bout. Mais la deuxième te fait encore plus peur, il faut du courage pour accepter de mourir et niveau courage t'es hors-forfait depuis 10 ans déjà.

Donc entre la peste et la choléra, quand arrive l'heure des choix, tu choisis de marcher, tu sais pas bien où tu vas, tu fais comme tu peux, t'as tes bagages et ta batterie de cuisine et tous les trous dans l'asphalte mais t'y vas. Ne serait-ce que parce qu'on est pas à l'abri d'une bonne surprise au détour du chemin. T'y crois pas trop mais dans le doute, pourquoi pas.

© Isa - mars 2014

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