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vendredi 13 juin 2014

Choisir d'aimer

Avoir mal de son absence, si pesante depuis maintenant deux longues et douloureuses années, si présente dans ton corps amputé de ses regards et de ses sourires, si violente tant vous étiez proches et fusionnels...
Avoir mal de vos disputes, des reproches que vous vous êtes trop souvent faits, de ne pas lui avoir assez dit que tu l'aimais, des incompréhensions ponctuées d'amour et de l'amour ponctué d'incompréhensions, de ces quelques différences qui auront eu à jamais raison de votre complicité...
Avoir la nostalgie de vos fous rires, de vos balades et de vos chansons, de ces gens qui vous prenaient si souvent pour des jumeaux tant votre ressemblance est troublante, de ces galères communes que vous avez surmontées ensemble, de ces décisions que vous n'avez pu assumer que parce que vous les aviez prises ensemble...
Avoir mal et pourtant... choisir d'aimer.

Avoir mal des erreurs que tu as faites avec lui, des nombreux essais de construction d'une relation intime, tous soldés par des échecs, de ces choses que tu n'as compris que trop tard, que pendant un "après" n'offrant aucune possibilité de retour en arrière...
Avoir mal de ne suivre que de loin une avancée spectaculaire, de si jolis changements qui semblent le combler, de ne pas pouvoir lui dire comme tu t'en réjouis, de ne pas pouvoir t'empêcher d'en sourire malgré tout...
Avoir la nostalgie de vos codes obsolètes, de ces mots qu'il te réservait et de ceux que tu n'offrais qu'à lui, de vos habitudes qui installaient une routine rassurante, de vos exclusivités et de vos débriefings, de sa voix dans ton oreille comme du réconfort tout en sons et en rires, de lui qui te voyait et qui te le disait.
Avoir mal et pourtant... choisir d'aimer.

Avoir mal de ne pas avoir suffisamment de souvenirs avec elle, de ne pas pouvoir te réfugier dans le confort de ses bras aussi souvent que nécessaire, de ne pas avoir la possibilité de juste "passer boire un café" pour vous soustraire ensemble à la réalité parfois encombrante...
Avoir mal de ne pas toujours trouver les mots qui pourraient la soulager, de devoir redoubler de vigilance pour que tes bras ne soient pas trop loin à chaque fois qu'elle trébuche, d'être limitée dans le champ de tes possibles tant la distance est handicapante, d'avoir peur de ne pas être à la hauteur de ses besoins...
Avoir la nostalgie de vos moments à vous, de cet instant magique où elle apparaît enfin sur le quai, de ses yeux dans les tiens pendant que vous analysez le monde et vous amusez à le refaire avec vos couleurs et vos décors, de vos verres qui trinquent, sonnant le glas des kilomètres qui vous séparent trop souvent...
Avoir mal et pourtant... choisir d'aimer.

Pour E., G., et S.
Avec et par amour.




© Isa – juin 2014

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